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Title: Voyage dans la Basse et Haute Egypte : Antiquités Egyptiennes. (Planche 139).

Description: Didot, Paris 1803, 40x54cm, une feuille. Gravure originale in folio non rognée, extraite du Voyage dans la Basse et la Haute Egypte de Vivant Denon. Planche ornée d'une gravure subdivisée en 18 figures ainsi décrites par l'auteur : Diverses antiquités, la plupart apportées par le citoyen Descotil. N° 1. Vase d'albâtre du quart de la grandeur de l'original ; il a été trouvé dans des tombeaux grecs, à Alexandrie. N° 2. Vase égyptien du quart de la grandeur de l'original, contenant de la résine semblable à celle des momies. N° 3. Dé en pierre ollaire de la grandeur de l'original ; il a plus l'air d'un poids que de toute autre chose. N° 4. Petite figure de grandeur naturelle, en gomme aromatique, trouvée dans des caisses de momie. N° 5. Un petit Anubis de bois de sycomore de la grandeur de l'original ; il est dans l'attitude de tirer une fleche : c'est la premiere divinité égyptienne que j'aie vue dans cet acte ; il a cela de particulier que dans ses deux grandes oreilles il y en a deux plus petites, comme on en voit à certaines chauves-souris. Ce morceau de sculpture, coupé dans un bois tendre, a toute la fermeté de l'ébauche d'une pierre dure taillée par méplat dans les plus graves principes ; on pourroit y compter chaque incision de l'outil, et quoiqu'en très petite proportion pour une matiere aussi grossiere, tout y est ménagé avec autant de science que de dextérité. N° 6. Morceau de porcelaine bleue de moitié de la grandeur de l'original, avec un creux incliné, absolument dans la forme des écritoires des Chinois ; les caracteres sont en émail noir. N° 8. Bouchon d'un vase en terre, du même amalgame que le n° 10, avec une empreinte, n° 7, qui fait voir que l'imprimerie n'est pas une invention européenne, et que l'usage qu'on en devoit faire un jour n'attendoit depuis quatre mille ans que l'invention d'un papier facile à fabriquer. N° 9 et 11 est une tête de femme, sculptée en bois, couverte d'une impression à la colle peinte et vernie ; elle a cette particularité très remarquable, que la chevelure en est laineuse, les traits africains , quoique délicats , et la couleur parfaitement européenne ; les yeux étoient sans doute en métal, et auront été arrachés par l'avidité des Arabes. N° 10. Tête moulée en terre, peinte, et appliquée sur les planches des caisses des momies de Ssakharah. Il y a plusieurs particularités à observer dans ces antiquités ; premièrement c'est qu'elles sont en terre non cuite, pétrie avec de la paille hachée très menue, ou de la fiente de vache: ce qui indiqueroit que les Egyptiens ont fait de toute antiquité usage de cet amalgame ; que les grandes murailles de Syene, certains monuments près des pyramides, d'autres à Thebes, à Chnubis, et à Hilaum, bâtis en briques de terre non cuite, sont des ruines égyptiennes ainsi que les temples ; et que si les maisons particulieres, trop légèrement bâties avec les mêmes matériaux, ont absolument disparu , les grands monuments ainsi construits n'ont éprouvé d'altérations que celles produites par l'animosité et les efforts destructifs des mains ennemies. Ces sortes de têtes, peintes en détrempe, sont de trois couleurs ; il y en a de rouges, de couleur de chair blanche, et de vertes. Strabon a parlé d'hommes rouges ; étoit-ce une espece d'hommes à part? Dans les tombeaux des rois, à Thebes, j'ai vu dans les peintures des hommes rouges et des hommes noirs ; j'y ai vu des hommes rouges couper la tête à des hommes noirs, et jamais des hommes noirs couper la tête à des hommes rouges (voyez planche CXXIV, n° 2) ; j'ai vu des figures de divinités avec une teinte verte: étoient-ce des divinités aquatiques? car il n'a jamais été question nulle part d'hommes verds par leur nature. Il y a aussi de ces têtes entièrement dorées. N° 12. Un petit tombeau de grandeur naturelle, en bois de sycomore, contenant un petit simulacre de momie en résine ou baume odoriférant et précieux : étoient-ce des tombeaux votifs? étoient-ce des cénotaphes de personnages morts dans des expéditions lointaines, et ajoutés aux sépultures des familles contenant toute une lignée? N° 13, 14, 15, et 16. La serrure égyptienne : elle ferme la porte de la ville, celle de la maison, celle du plus petit meuble ; je l'ai placée à travers les antiquités, parcequ'elle est la même que celle dont on se servoit il y a quatre mille ans ; j'en ai trouvé une sculptée parmi les bas-reliefs qui décorent le grand temple de Karnak : simple de conception, facile d'exécution, aussi sûre que toutes les autres serrures, elle devroit servir à fermer toutes nos clôtures rurales ; le n° 13 est la clef, qui peut se combiner de mille manieres différentes: n° 14, la serrure fermée, vue par l'intérieur, la clef dans l'acte de repousser les pointes, qui en tombant arrêtent le pêne ; le n° 15, le pêne tiré, et la serrure ouverte ; n° 16, la partie extérieure de la serrure fermée, le pêne arrêté dans la gâche. N° 18. Lange de momie en toile brodée, et d'une broderie de même style que celle adoptée tout récemment par nos brodeurs, c'est-à-dire en emportant alternativement tantôt partie de la couverte, tantôt partie de la trame ; les bouts des fils coupés sont crochetés, et tout ce qui est enlevé est remplacé par un tissu passé à l'aiguille, de sorte que la broderie remplace le fil emporté, et a le triple avantage de n'avoir point d'envers, d'être sans épaisseur, et de paroitre par conséquent un broché double. Dans le morceau sur lequel je viens de faire la digression ci-dessus, la broderie est en laine, filée très fine, teinte de couleurs tellement solides, que, malgré l'impression de la liqueur corrosive de l'embaumement, et le laps d'au moins quarante siecles, les couleurs en sont encore très vives; il y a du verd, du jaune, du rouge, et de l'orangé. J'ai pensé qu'il seroit assez piquant de faire connoître le goût du dessin d'une bordure égyptienne ; le fragment en question est suffisamment grand pour y distinguer un fond uni, trois bandes ouvrées dans le même tissu, et la bordure brodée: on peut remarquer dans la forme des fleurs le même goût de dessin qui existe encore dans les bordures des schals de l'Inde. Le n° 17 est une bordure brochée en laine noire, composée dans le meilleur goût. Ces morceaux ajoutent encore quatre articles nouveaux à l'industrie égyptienne ; la filature de la laine, la teinture, la broderie, et la brochure, c'est-à-dire des manufactures perfectionnées. Peut-être quelque jour trouvera-t-on encore dans la dépouille de quelque momie de l'étoffe brochée en trois couleurs ; dès lors il ne restera dans ce genre aucune invention à l'industrie européenne, et peu-à-peu on pourra se convaincre que les hommes sont toujours arrivés aux mêmes résultats par les mêmes moyens, et que les lacunes causées par les révolutions ont fourni à l'amour-propre l'illusion de créations qui ne sont que le retour des mêmes choses retrouvées sous la dictée du même besoin : ceux du superflu sont immenses, et l'on pourroit peut-être déterminer combien telle production industrielle donne de siecles à telle société sous tel climat, et par ce rapport présenter de nouvelles époques pour l'histoire des peuples. Quelques rousseurs, une infime tache marginale, sinon bel état de conservation.Publié pour la première fois en deux volumes, dont un atlas de gravures, chez Didot, en 1802, le 'Voyage dans la Basse et la Haute Égypte' connut un tel succès qu'il fut traduit dès 1803 en Anglais et en Allemand, puis quelques années plus tard en Hollandais et en Italien, notamment. Presque toutes les planches sont dessinées par Denon, qui en a aussi gravé lui-même un petit nombre, notamment des portraits d'habitants d'Egypte, qui ont encore gardée toute la fraîcheur d'esquisses prises sur le vif (nos 104-111). Une bonne vingtaine de graveurs ont également collaboré à la création des eaux-fortes dont Baltard, Galien, Réville et d'autres. Dominique Vivant, baron Denon, dit Vivant Denon, né à Givry le 4 janvier 1747 et mort à Paris le 27 avril 1825, est un graveur, écrivain, diplomate et administrateur français. A l'invitation de Bonaparte, il se joint à l'expédition d'Egypte en embarquant dès le 14 mai 1798 sur la frégate "" La Junon "". Protégé par les troupes françaises, il a l'opportunité de parcourir le pays dans tous les sens, afin de rassembler le matériau qui servit de base à son travail artistique et littéraire le plus important. Il accompagne en particulier le général Desaix en Haute Egypte, dont il rapporte de très nombreux croquis, lavis à l'encre et autres dessins à la plume, à la pierre noire, ou à la sanguine. Il dessine sans relâche, le plus souvent sur son genou, debout ou même à cheval, et parfois jusque sous le feu de l'ennemi. A l'issue d'un voyage de 13 mois durant lesquels il dessine plusieurs milliers de croquis, Vivant Denon rentre en France avec Bonaparte, et devient le premier artiste à publier le récit de cette expédition. Les 141 planches qui accompagnent son Journal retracent l'ensemble de son voyage, depuis les côtes de la Corse jusqu'aux monuments pharaoniques de la Haute Egypte. Bonaparte le nomme ensuite directeur général du musée central de la République, qui devient le musée Napoléon, puis le musée royal du Louvre et administrateur des arts. En 1805, Vivant Denon relance le projet de la colonne Vendôme, qui avait été suspendu en 1803. Il organise ensuite des expéditions dans toute l'Europe impériale pour amasser les objets d'art, qui sont pillés pour être emportés au Louvre. En 1814, Louis XVIII le confirme à la tête du Louvre, dont une aile porte encore son nom aujourd'hui. Il est considéré comme un grand précurseur de la muséologie, de l'histoire de l'art et de l'égyptologie. - Didot, Paris 1803, 40x54cm, une feuille. [AUTOMATIC ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] 40302

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Price: EUR 100.00 = appr. US$ 108.68 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 29803

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