Author: CHAR RENÉ Title: L'abri rudoyé, poème autographe signé de ses initiales
Description: [s.d.] avant 1971, 15x10,4cm, une carte sous enveloppe. Joli poème autographe en prose de René Char, intitulé ""L'abri rudoyé"", signé de ses initiales au crayon. 12 lignes à l'encre noire, quelques mots biffés et ajouts. Provenance : de la collection du chorégraphe Maurice Béjart, grand admirateur de l'œuvre de Char et créateur de ballets inspirés de ses poèmes. Poème publié pour la première fois dans Le nu perdu (1971), ajouté dans le recueil La pluie giboyeuse. Le poème fit partie de la collection de Maurice Béjart, célèbre chorégraphe et auteur passionné de poésie et de théâtre, qui emprunta pour ses ballets des textes de Novalis, Hölderlin, Char ou encore Sartre. Dans ses entretiens, Béjart placera René Char, le poète-combattant provençal, parmi les grands maîtres qui ont bercé sa jeunesse, avec Baudelaire, Rimbaud et Hugo. Char devint une puissante source d'inspiration, débutant en 1961 avec le court-métrage de François Weyergans, où Béjart récite face à la caméra des passages de sa Lettera amorosa. Le poète visionna ce court-métrage lors d'une projection privée organisée par le réalisateur, et remercia Béjart de cet emprunt par l'envoi autographe de son Anthologie, parue quelques mois plus tôt. Ce fut cependant la seule marque d'amitié jamais reçue de René Char, qui ne pardonnera jamais à Béjart sa collaboration avec Salvador Dalí. Béjart monta en effet la même année avec Dalí le ballet Gala, à La Fenice de Venise, rappelant à Char la douloureuse rupture entre son grand ami Eluard et sa femme Gala, qui l'avait quitté pour Dali. Béjart quant à lui, continuera de s'inspirer des œuvres du poète et de collectionner ses poèmes autographes - dont ""L'abri rudoyé"". Une dizaine d'années plus tard, son œuvre croisera une nouvelle fois celle de Char avec Le Marteau sans maître, dont il chorégraphiera les poèmes mis en musique par Pierre Boulez. Les créations de Béjart, vigoureuses et impulsives, semblent prolonger les poèmes de Char, qu'il relisait sans cesse. Dans une interview, il affirmera : « La poésie a toujours été présente dans ma vie parce qu'elle tient compte dans une certaine mesure du corps, elle tient compte du rythme, de la respiration, de la musicalité... ». On retrouve dans ce poème en prose l'influence d'Héraclite, poète éphésien de l'Antiquité, que Char admirait pour la force de ses aphorismes, qualifiés de « mirages ponctuels et tumultueux ». Le poète affirme d'emblée cette filiation héraclitéenne par le titre du poème, très contradictoire : « L'abri rudoyé ». En l'espace d'un court paragraphe, Char peint un tableau provençal « De tout temps j'ai aimé sur un chemin de terre la proximité d'un filet d'eau tombé du ciel », que l'on rencontre dans nombre de ses œuvres empreintes du souvenir de son Vaucluse natal. Char achève sa vision sur une comparaison évocatrice - celle du flot de la pensée brusquement interrompu : « la tendre gaucherie de l'herbe médiane qu'une charge de pierres arrête comme un revers obscur met fin à la pensée ». Rare preuve de l'admiration mutuelle entre les deux artistes Maurice Béjart et René Char, alors au faîte de sa maturité poétique. « L'abri rudoyé J'ai De tout temps j'ai aimé sur un chemin de terre la proximité d'un du d'un filet d'eau tombé du ciel qui vient et qui va vient et vient va, se chassant seul et la tendre gaucherie de l'herbe médiane qu'une charge de pierres arrête Comme un revers subits interrompt met fin à la Pensée comme un revers obscur met fin à la pensée » - [s.d.] avant 1971, 15x10,4cm, une carte sous enveloppe. [AUTOMATIC ENGLISH TRANSLATION FOLLOWS] 43410
Keywords:
Price: EUR 2000.00 = appr. US$ 2173.69 Seller: Librairie Le Feu Follet
- Book number: 65140
See more books from our catalog:
Littérature - Envois autographes d'auteurs & Manuscrits